Création d’une rocaille
Le jardin se situe dans les quartiers sud, à Marseille, au fond d’une impasse où l’on n’accède qu’à pied ou en scooter. Pour corser le tout, l’impasse est en pente très raide sur au moins deux cent mètres.
Du coup, au fond du jardin, là ou le regard ne porte pas, les gravats et les déchets des travaux se sont accumulés.
La situation ne date pas d’hier, le tas est gigantesque, et malgré son ancienneté il n’est vraiment pas esthétique, et prend dès le mois de mai la couleur uniforme d’une paille mal rasée.
L’idée est de ne pas avoir à déplacer le tas, et de permettre le réarrangement de cet espace en l’intégrant au reste du jardin. La solution doit exclure toute idée de transport !
Je propose d’utiliser le tas comme je traiterai un talus dans le but de construire un ouvrage en pierre sèche.
Au tri des pierres, se substitue alors celui des gravats.
Naissent ainsi, comme pour la pierre, plusieurs tas de gravats triés selon des considération de forme, de taille et d’utilité pour la construction du futur ouvrage.
Afin de minimiser le volume de travail je traite le tas de la même façon que je l’avais fait pour le talus lors de la construction d’un escalier dans la région de Forcalquier (dont vous pouvez aller consulter l’article sur ce blogue). Cette méthode permet de structurer un volume ou un terrain en pente, en réduisant le terrassement à un simple travail de pioche, effectué au fur et à mesure de l’avancée du chantier.
Grâce à cette technique, le décaissage d’un espace permet la construction de celui qui vient d’être préparé. Le stock des gravats issus du tri est simultanément consommé et renouvelé évitant ainsi l’encombrement du chantier.
L’autre effet de cette technique réside dans le volume qui en résulte, le lieu participant à son aménagement. L’intervention ne touche pas à la stabilité propre du lieu et y prend appui, évitant les surprises de terrassement et les lents tassages des terres rapportées.
Le tas de gravats va ainsi être ceinturé de mini-murs de soutènements qui naissent et meurent selon les courbes et les volumes.
La structure ainsi créée dessine des restanques et organise les matériaux afin de recevoir ensuite les végétaux.
Une face du tas a été creusée pour permettre le stockage et l’élimination de la plus grande quantité possible de déchets végétaux par compostage.
L’autre face, plus visible, devient une grande rocaille.
La rocaille est désormais plantée :
Pour les gros sujets : deux arbousiers, un tabac glauque, un genêt.
Pour le reste : Iris, Yucca, orpin, joubarbes, valériane, euphorbes, des ficoïdes et des cactées.
De très belles fleurs y ont généreusement fleuri ce printemps. Elles se sont naturellement implantées, profitant certainement de l’aération du sol que l’activité à généré. Après recherches il semble qu’il s’agit de " crépides (tolpis barbata) "
Photos d'un autre aménagement que j’ai réalisé dans ce même jardin.