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  • : un blog pierre sèche - a Dry-stone Blog
  • : This blog allows one to obtain and share information about dry stone. It is written in the form of a notebook of a landscape gardener and shows my projects (walls, retaining walls, calades, stairs) as well as my landscaping work.
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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 21:03

 

 

Lors de restauration ou de l’entretien de murs de soutènement à pierre sèche, j’ai souvent observé la présence en parement, de multiples chaînages d’angles. Ces chaînages sont très soignés et apparaissent pourtant comme des coups de sabre injustifiés. J’ai longtemps attribué ces traces à la présence d’anciennes guérites, ruchers, niches ou à une étape antérieure de la construction du mur. Pourtant, les chaînages courent parfois de haut en bas du mur (intégrant le couronnement) et peuvent être nombreux et espacés de façon « aléatoire » le long du mur.


Il m’est apparu que ces chaînages peuvent avoir été intégrés dans la maçonnerie et qu’ils ne renvoient pas forcément à une étape antérieure de la construction du mur ou à un vestige d’aménagement.

Ils peuvent ainsi avoir été la solution apportée lors de la restauration partielle de murs de soutènement en pierre sèche.
chainage d angle integre, ganagobie, alpes de haute provence, pierre sècheLe chaînage d'angle de reprise dans le mur de Ganagobie

En effet, lors de telles restaurations se pose la question de garder ou non des parties de murs usagées. On choisit alors de restaurer ou non certaines parties, malgré leurs défauts, tout simplement par économie ou aujourd’hui pour leur aspect esthétique. Les parties que l’on choisit de conserver n’auront alors pas la même durée de vie que le nouveau mur.

Garder ces parties oblige à prendre des précautions particulières au niveau de la maçonnerie au point de rencontre entre le nouveau et l’ancien mur. En effet l’ancien mur est un facteur de fragilisation du mur nouvellement construit. Cette fragilisation est renforcée par la difficulté de croiser correctement les pierres du nouveau mur avec celles de l’ancien.

Confronté à une telle liaison, dans ma pratique de la pierre sèche, je renforce la structure de la maçonnerie à l’endroit où le nouveau mur rejoint l’ancien. Je croise avec davantage de précautions mes pierres à l’intérieur du mur. J’utilise également des pierres de taille plus importantes, afin de créer un point plus stable et plus solide et j’augmente la profondeur maçonnée du mur au niveau de la liaison. Tout ceci pour que la partie restaurée ne soit pas fragilisée par la liaison et pour la désolidariser des éventuelles dégradations de la partie ancienne du mur.

Il me semble que ces chaînages répondent à la même préoccupation. En effet, le nouveau mur est arrêté par le chaînage qui le désolidarise de l’ancien. Ainsi, lors de l’écroulement ou la destruction de l’ancien morceau de mur, le mur restauré reste debout et n’est pas emporté. C’est lors de l’observation d’un mur de soutènement à Ganagobie (Alpes-de-Haute-Provence) que cette technique m’est apparue très clairement.

Le mur en question mesure plus de deux mètres de haut et comporte au moins deux reprises de ce genre. L’analyse de son appareillage en façade laisse apparaître de façon très évidente l’utilisation du chaînage d’angle intégré lors de la reprise du mur.

 

Article publié dans la revue d'architecture vernaculaire du CERAV  http://www.pierreseche.com/chainage_integre.htm

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